Scène Scene

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Bibliographie

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Définition

En français, le terme « scène » , dans un contexte performatif, peut désigner aussi bien un édifice (notamment dans l’antiquité), que l’espace où évoluent des acteurs, danseurs ou autres artistes lorsqu’ils présentent leur travail (qu’il s’agisse de « tréteaux » en extérieur, ou d’un « plateau » dans un bâtiment dédié, par exemple). Sur le plan dramaturgique, il peut aussi bien désigner le lieu fictionnel où se déroule l’action dramatique ou un événement que les subdivisions d’une pièce. La scène définit également les formes d’art qui lui sont dédiées (arts de la scène). La micro-sociologie développe la notion de scène pour faire valoir le caractère public des conduites sociales. Au cours des années 1990, plusieurs courants de la recherche anglophone en sciences humaines et sociales étendent la notion de scène à une prise en compte spatiale de phénomènes sociaux variés.

Pour citer : « Scène », Performascope : Lexique interdisciplinaire des performances et de la recherche-création, Grenoble : Université Grenoble Alpes, 2021, [en ligne] : http://performascope.univ-grenoble-alpes.fr/fr/detail/177895

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Date de création : 2021-06-14.

Dernière modification : 2022-06-29.

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Perspective

Citation

Bibliographie

« Spectacle, et spécialement le spectacle du monde : l’anglais dit scenery pour le paysage pris dans ce sens. »

Roger Brunet, Robert Ferras, Hervé Théry, « Scène », in Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, Montpellier-Paris : GIP Reclus-La Documentation française, 1992, p.447


« Comme le terme théâtre migre de la salle à la scène pour désigner l’édifice dans son ensemble et l’art auquel il est dédié, le mot scène a essaimé pour désigner d’autres réalités et objets d’étude que le théâtre. […] la notion de scène est liée à un processus d’apparition (expliquant que l’on parle souvent d’émergence ou de révélation), de manifestation (impliquant un assentiment ou un dissentiment relatif à un effet d’adhésion ou de rejet, à un sentiment d’appartenance ou non) et de distinction (impliquant un objectif d’identification d’une singularité et un désir de reconnaissance) mettant en relation tout un ensemble d’acteurs au sens large. Dans son action de publicisation, la scène entrelace trois mouvements : un mouvement d’émission et d’expression, un mouvement de médiation et d’édition, un mouvement de réception et de réaction, dont elle organise l’articulation en cherchant à se rendre identifiable. Dans tous ses états figurés, la scène doit être rattachée à la problématique de l’espace public, telle qu’Habermas l’a définie : tout processus de formation d’une scène vise à établir un dispositif symbolique de figuration et de configuration d’un collectif donné, en cherchant à le rendre visible et sensible à ceux qui en sont les participants, acteurs et spectateurs et, au-delà, jusqu’au monde entier. Les facteurs d’apparition, de manifestation et de distinction sont donc au cœur de ce dispositif relationnel. Apparaître n’est pas une nécessité secondaire : c’est l’objectif premier de toute scène. La scène est par essence phénoménologique, liée à la question de la présence et de la co-présence, impliquant dans le jeu de représentation et de rassemblement qu’elle instaure, un échange réciproque, porteur de sens et de valeur. »

Marcel Freydefont, « Scène, scènes, essaimage d’un mot », L’Observatoire, 1, 47, 2016, pp.14-16


« La reconfiguration intermédiale de la scène transforme le plateau théâtrale en une scène de nature posthumaine qui accorde une place aussi importante au dispositif technologique qu’à l’acteur. Cette mutation apparaît sous de multiples aspects et provoque des changements en ce qui concerne l’interprète, sa façon de jouer, sa présence et son statut. »

Isabella Pluta, L’acteur et l’intermédialité. Les nouveaux enjeux pour l’interprète et la scène à l’ère technologique, Lausanne : L’Age d’Homme, 2011, p.75


« La scène, lieu de présence, nous renvoie toujours, non seulement à ce qui pourrait être, mais bien aussi à ce que partagent déjà artistes et spectateurs pour le meilleure et pour le pire, dans une histoire, une culture, une langue ou des traditions communes. Si tous ces éléments exigent d’être « distanciés » c’est bien d’abord parce qu’ils nous touchent de trop près, et trop en profondeur. […] La scène peut être un lieu de bouleversement pour les hommes qui sont rassemblés autour d’elle ; mais cela s’entend en un sens émotionnel autant que politique. »

Matthieu Haumesser, L’Autre Scène. Philosophie du théâtre, Paris : Vrin, 2018, p.149

Pas de perspectives

Jérôme Guibert, « La scène comme outil d’analyse en sociologie de la culture », L'Observatoire, 1, 47, 2016, pp.17-20, [en ligne] : https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2016-1-page-17.htm (01/07/2021)

Jean-Marc Larrue, Giusy Pisano, Le triomphe de la scène intermédiale. Théâtre et médias à l’ère électrique, Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2017

Jacques Rancière, Adnen Jdey, La méthode de la scène, Paris : Lignes, 2018

Will Straw, « Scenes and Sensibilities », Public, 22-23, 2001, pp. 245-25, [en ligne] : https://public.journals.yorku.ca/index.php/public/article/view/30335 (01/07/2021)