« La phénoménologie, c'est l'étude des essences, et tous les problèmes, selon elle, reviennent à définir des essences : l'essence de la perception, l'essence de la conscience, par exemple. Mais la phénoménologie, c'est aussi une philosophie qui replace les essences dans l'existence et ne pense pas qu'on puisse comprendre l'homme et le monde autrement qu'à partir de leur « facticité ». C'est une philosophie transcendantale qui met en suspens pour les comprendre les affirmations de l'attitude naturelle, mais c'est aussi une philosophie pour laquelle le monde est toujours « déjà là » avant la réflexion, comme une présence inaliénable, et dont tout l'effort est de retrouver ce contact naïf avec le monde pour lui donner enfin un statut philosophique. C'est l'ambition d'une philosophie qui soit une « science exacte ». Mais c'est aussi un compte rendu de l'espace, du temps, du monde « vécus ». C'est l'essai d'une description directe de notre expérience telle qu'elle est, et sans aucun égard à sa genèse psychologique et aux explications causales que le savant, l'historien ou le sociologue peuvent en fournir […]. »
Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris : Gallimard, 1945, p.I
« A more positive character of the phenomenological approach is that it constitutes a determined attempt to enrich the world of our experience by bringing out hitherto neglected aspects of this experience. Besides, there may be an even deeper motive behind such an omnivorous desire for variety. It might be called: reverence for the phenomena. […] What distinguishes phenomenology from other methods is not so much any particular step it develops or adds to them but the spirit of philosophical reverence as the first and foremost norm of the philosophical enterprise. »
Herbert Spiegelberg, The Phenomenological Movement, Dordrecht : Kluwer Academic, 1994, p.717
« The method of phenomenology can get more specialized, depending on the kind of experience that is being studied. But these four steps are the basic ones:
(1) The epoché or suspension of the natural attitude.
(2) The phenomenological reduction, which attends to the correlation between the object of experience and the experience itself.
(3) The eidetic variation, which keys in on the essential or invariant aspects of this correlation.
(4) Intersubjective corroboration, which is concerned with replication and the degree to which the discovered structures are universal or at least sharable »
Shaun Gallagher, The phenomenological mind, an introduction to philosophy of mind and cognitive science, Londres : Routledge, 2008, p.28