Partition interne Subscore

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Définition

La notion de partition interne désigne l’ensemble des stratégies d’appropriation et d’organisation d’une série d’actions, d’un texte ou d’un rôle que développe un interprète en vue d’une performance. Ce terme, notamment développé par le metteur en scène Eugenio Barba, est inspiré de la notion de « sous-texte » proposée par Constantin Stanislavski. L’étude de la composition des partitions internes est parfois appelée « dramaturgie interne », au sens où il s’agit d’une étude des modalités d’agencement des actions scéniques élaborées par un interprète, et non par un auteur ou un metteur en scène.

Pour citer : « Partition interne », Performascope : Lexique interdisciplinaire des performances et de la recherche-création, Grenoble : Université Grenoble Alpes, 2021, [en ligne] : http://performascope.univ-grenoble-alpes.fr/fr/detail/177915

Perspective

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Citation

« The subscore is an inner support, a hidden scaffold which actors sketch for themselves without intending to act it out. The subscore should not be confused with the meaning that the score will assume for the observer. Without a subscore, what the actor presents is not the creation of a subjective stream of reactions, an organic line driven by an inner coherence, but gesticulation, movements and random displacements. »

Eugenio Barba, On directing and dramaturgy: burning the house, Londres : Routledge, 2010 [2009], p. 30


« L’articulation de la notion de ‘partition’ à la question de la performance scénique est au cœur d’un dernier usage, très courant dans le champ lexical des praticiens : celui où le terme de ‘partition’ désigne l’intégralité du parcours, physique et psychique, accompli par un interprète d’un bout à l’autre de la représentation (prises de parole, actions, mouvements, mimiques, déplacements, énergies et intentions). De fait, la dite ‘partition’ de l’acteur (du danseur, du performeur) a pour principale caractéristique d’être, sinon immatérielle, du moins invisible : elle s’écrit, pour ainsi dire, à même le corps des interprètes, qui en construisent la mémoire – technique, affective, spatiale, kinesthésique... –, au fil des répétitions. »

Julie Sermon, « Partition(s) : processus de composition et division du travail artistique », in Yvane Chapuis, Julie Sermon, Partition(s) : objet et concept des pratiques scéniques, 20e et 21e siècles, Dijon : Presses du réel, 2016, p. 42-43


« Dans la construction de cette partition physique, que Grotowski compare à l’écriture du poète créant son propre langage de mots, il ne s’agit pas de ‘monter ensemble’ des signes séparés. Il souligne la différence entre le simple montage d’un système articulé de signes gestuels et le processus organique d’une partition caractérisée par la fluidité, qu’il métaphorise à travers l’idée d’une énergie de forme ondulatoire. Tout se joue dans la tension entre spontanéité et rigueur, entre impulsion intime et inscription dans une structure. »

Borie Monique, « Grotowski et Barba : sur la voie du théâtre-danse », Études théâtrales, 47-48, 2010, p. 57, [en ligne] : https://www.cairn.info/revue-etudes-theatrales-2010-1-page-55.htm (05/05/21)

Bibliographie

Maria Knebel, L’Analyse-action, Paris : Actes Sud-Papiers, 2006

Patrice Pavis, « La dramaturgie et les textes de l’actrice. Questions à Julia Varley », Journal of Theatre Anthropology, 1, 2021

Julia Varley, « ‘Subscore’ : a Word that is Useful – but Wrong », New Theatre Quarterly, 11, 42, 1995, pp.166-174